UNE SAISON EN AMÈNE UNE AUTRE
Depuis début octobre, un événement en appelant un autre, on a été amené à faire un gros ménage chez ma grand-mère. Elle habite toujours le village de mon enfance. Celui où j’ai grandi. Celui qui est empreint de milliers de souvenirs, avec mes grands-parents et mes arrières-grands-parents.
Je vous dis ça parce que je suis tombée sur des archives photos, et celle que je vous partage est un polaroïd des années 1980. « oh mon Dieu, ça ne nous rajeunit pas, ma p’tite dame ! »
Il s’agit d’une photo de la salle de bal du village, qui se trouvait être une des pièces de la maison familiale. Pour vous remettre dans le contexte, cette maison faisait également office d’épicerie, de bar et de « dancing », comme on disait à l’époque.
Je ne vous raconte pas ma vie par plaisir ou par narcissisme. C’est même tout à fait l’inverse. Si vous saviez ce que ça me coûte de me dévoiler… Mais, si une image vaut mille mots, avec ce système millénaire, un cas pratique vaut mieux qu’une règle théorique. Alors soyez un peu patient ou curieux, et je vous amène tranquillement au sujet qui nous intéresse, en terme de typologie de personnalité, car oui, il y a bien un lien.
L’AUTOMNE A UN GOÛT DE… NOSTALGIE
Alors tout d’abord, si vous ne l’avez pas encore fait, je vous invite à lire mon billet sur la personnalité « Automne ». Il vous donnera déjà un petit aperçu du parallèle, entre cette saison particulière et des traits de caractères, des façons de faire propres aux personnes concernés. Comme vous l’aurez peut-être deviné, j’ai moi-même une bonne dose « d’automne », dans mes façons de faire et de voir la vie.
En retombant sur des photos de mon enfance, et sachant que tôt ou tard ma grand-mère va quitter ce village, je fais face à un nouveau chapitre de ma vie. Certes, j’y aurais toujours mes souvenirs et j’y ai encore des amis très chers. Mais cela annonce qu’une porte se ferme sur un pan de ma vie. Là, je vous le concède, c’est un discours très égoïste. C’est surtout pour ma grand-mère qu’un vrai grand changement va s’opérer.
La notion de « c’était mieux avant » est en lien avec la saison de l’automne. Il est cependant naturel et nécessaire de laisser le passé au passé.. sans regret. Mais si, comme moi, vous êtes empreints de ces énergies, c’est possiblement encore plus dur pour vous de laisser aller (quoi que ce soit). Vous avez la faculté de vous accrocher, plus que quiconque, à ce qui manque, à ce qui n’est plus.
Mais soyez assuré que si vous savez « retenir »… alors vous savez forcément « lâcher », car ce sont les deux côtés d’une même médaille, indissociables.
UNE TABLÉE AU CORDEAU… AU DÉTAIL PRÈS
Cette photo a du être prise pour un Banquet, la Fête du 15 Août ou toute autre fête du village.
On a du prendre cette photo à la fin de la mise en place.
#1 car on était bien fier de notre beau travail
#2 parce que ça ne prendrait pas longtemps avant que tout ça soit réduit en un vrai chantier, avec des carafes de vins renversées sur les tables… entre autre !
La beauté est éphémère… et dès la fin du repas, les assiettes et verres enlevés, on enroulerait les nappes de papiers avec les déchets restants et on sortirait les tables et les tréteaux pour que la foule puisse investir la salle de bal dans son rôle premier de « dance floor » !
Revenons-en au point #1: le beau travail de mise en place de la salle.
Si vous vous êtes reconnu comme quelqu’un ayant tendance à s’accrocher au passé, de penser à quelque chose ou quelqu’un qui vous manque (vivant ou décédé) etc., peut-être vous reconnaîtrez-vous aussi et/ou dans la description qui suit.
Que remarquez-vous sur cette photo ? Alors ? Alors ?
Et oui, à vous les perfectionnistes et autres obsédés du détail, vous pouvez vous détendre. Tout est à sa place. Et oui, TOUT est « sous contrôle ». Rien ne sort du rang, ni les verres, ni les chaises. Même l’inclinaison des serviettes est respectée, dans chacune des assiettes et les couverts au garde à vous. Bref, vous pouvez… RESPIRER !
J’étais pitchoune. J’ai du dresser ma dernière tablée à 10 ou 11 ans, mais je suis bien incapable de vous dire quand j’ai commencé à être impliquée. Cependant, je me souviens très bien les aller-retours incessants pour s’assurer que depuis le bout de la table tout était bien aligné sur toute la longueur de la tablée. J’ai de très bons souvenirs de mon enfance mais je n’avais encore jamais regardé ce souvenir sous la loupe des 5 éléments et des principes du yin yang, en terme de typologie de personnalité. L’occasion fait le larron !
LA BONNE HÔTESSE
Effectivement, avec ces connaissances-là et le recul sur la situation, pas étonnant que j’aimais être déléguée d’office à la mise en place. Mais je ne le voyais pas comme une corvée. Au contraire, j’étais toute excitée à l’idée de faire la fête « après le repas » et de danser jusque tard dans la nuit, avec mes copines du village. Mais, j’étais également toute fière de participer à préparer une belle table pour que chaque personne, qui avait réservé sa place, se sente bien reçue.
Et surtout, je fais partie de ces gens (porteur de l’énergie de l’Automne) qui remarquent le moindre cadre imperceptiblement tordu sur un mur et qui ne peuvent pas s’empêcher de le redresser, le bouton manquant sur un veston, les fautes d’orthographe sur un billet doux, avant même d’en apprécier le contenu, etc …
Du coup, est-on étonné que j’ai pu travailler dans l’hôtellerie de luxe où c’est justement « le détail qui fait la différence » ?
Vous aurez compris que ce qui est naturel pour nous, ce qui est inné, nos forces, nos atouts, nos spécificités, se font sans efforts, sans conscience, d’instinct. C’est non seulement plus fort que nous, mais C’EST nous, c’est une des facettes de qui nous sommes. Nous pouvons alors nous sentir « détendu », quand tout est sous-contrôle, quand tout va bien et que tout le monde est content !
« TROP », C’EST COMME « PAS ASSEZ »
Avoir le sens du détail est une force, un atout. Comme pour toutes les qualités, tout est question d’équilibre. D’ailleurs, aux yeux des autres (qui voient la vie sous un autre angle), on peut passer pour des pinailleurs, des éternels insatisfaits toujours en train de couper les cheveux en quatre et qui voyons le verre à moitié vide. Ce n’est pas forcément faux. Mais c’est inhérent à nous-même. On a été conçu tel quel. Cette particularité est là pour nous servir dans notre vie au quotidien, dans notre travail, nos relations.
Là où on peut se tirer une balle dans le pied, et on s’entend qu’on est tous plus ou moins dans la dérive, à des degrés différents, c’est quand « ce n’est jamais assez ». Quand on n’arrive pas à rendre un devoir, un projet, un roman parce qu’on se focalise sur des détails que la plupart des gens ne remarqueront même pas !!! Et cette expression québécoise « trop, c’est comme pô assez » est la parfaite illustration de ce juste dosage des efforts à fournir.
Pour en revenir à la photo que vous partage aujourd’hui, peut-être que certains trouveraient encore quelque chose à redire sur la mise en place, et ça m’en dirait long sur eux. La réalité est que très peu de personne ce soir-là ont du faire attention « aux détails ». Bien sûr, ils ont du globalement apprécier l’effort d’une jolie table. Mais croyez-moi. La majorité des gens n’est pas si focalisée sur les détails, à ce niveau d’exigence, que vous le pensez.
À ce stade du dressage, ayant fait de notre mieux, parfait ou pas parfait, il aurait été inutile d’y passer une heure de plus. On en revient au parallèle des feuilles mortes à la saison de l’automne. Il en vient un moment où il est bon de lâcher-prise et garder son énergie.
À l’automne, l’arbre ramène naturellement et sans efforts sa sève vers ses racines, pour pouvoir survivre à l’hiver et avoir toute la vigueur nécessaire, au printemps prochain, au lieu de se fatiguer, de manière contre-productive, à essayer de sauver des feuilles qui se meurent inexorablement.
Souvenez-vous « Trop, c’est comme pas assez ! » et VOUS ÊTES ASSEZ (…) !
Je vous souhaite de belles balades automnales et de vous amuser à voir Ô combien vous (ou un de vos proches) pouvez être une personne Automne, dans vos attitudes et vos habitudes.
Si le besoin, l’envie ou la curiosité vous appelle de découvrir ce qu’une lecture peut vous apporter en terme de : qui vous êtes et comment vous réagissez à ce qui vous arrive, ou pour faire la lumière sur une relation tendue ou toute autres questionnement, je laisse mon agenda de réservation à votre disposition.
Caroline
Crédit photo : Caroline Gourgeon