LA PERSONNALITÉ DE… L’ÉTÉ
Parmi les diverses typologies de personnalités, il en est une qui reflète la saison de l’été.
Pour la petite histoire (personnelle), j’ai vécu 10 ans au Québec et j’ai fini par demander la nationalité canadienne. Pour cela, j’ai du passer l’examen de passage qui consiste en un test de connaissances sur les majeurs aspects historiques, géographiques, institutionnels et culturels de ce beau et grand pays.
Une des questions sur lesquelles je suis tombée à l’examen de citoyenneté, était à propos de ce personnage de la littérature canadienne : « Anne of Green Gables » de Lucy Maud Montgomery, œuvre plus connue en français sous le titre de « Anne… la maison aux pignons verts » ou « Anne avec un E ».
Alors que je me demandais comment j’allais pouvoir vous parler de ces gens qui sont porteur de la saison de l’été en eux et comment leur personnalité colorait le monde, je tombe « par hasard » sur un prospectus qui propose le coffret DVD de la série « Ann with an E ».
Tadam ! La voilà la personnification de cette énergie dont je voulais vous parler de manière illustrée !
Que cette saga soit une pure fiction ou issue d’une histoire vraie romancée, je pense que le personnage de Anne a forcément été inspiré d’une petite fille ayant réellement existé, car elle est porteuse d’une très grande quantité de traits de caractère et de personnalité inhérents à l’énergie de la saison estivale et plus précisément, à l’élément FEU, selon la théorie des 5 éléments dans la tradition chinoise.
Après vérification, l’histoire de Anne serait effectivement en partie autobiographique…
QUELQUES TRAITS DE LA PERSONNALITÉ DE ANNE
Ses cheveux roux, ses tâches de rousseurs, ses yeux verts sont des caractéristiques physiques typiques associées à ces personnalités flamboyantes.
Cette petite fille de 13 ans, au début de l’histoire, est l’incarnation même de la joie de vivre, de la rêverie éveillée, de l’émerveillement, de la créativité et de la sensibilité à fleur de peau.
Elle est un vrai moulin à parole et elle utilise des mots « extra-larges ». Tout est démesuré dans ses propos et ses ressentis. Tout est dramatiquement beau ou terrible.
« Qu’est-ce que vous préféreriez si vous aviez le choix : être divinement beau, avoir un esprit éblouissant, ou une bonté angélique ? «
…
« Anne soupira.
» Eh bien, encore un espoir déçu qui s’envole. Ma vie est un vrai cimetière d’espoirs déçus. J’ai lu cette phrase quelque part, et ça me console de la répéter à chaque fois que je connais une nouvelle déception.
— Je ne vois pas en quoi ça peut vous consoler.
— Mais si, c’est tellement beau et romanesque, comme si j’étais l’héroïne d’un livre, vous comprenez ? J’adore tout ce qui est romanesque, et un cimetière rempli d’espoirs déçus est, à mon avis, la chose la plus romanesque qui soit.«
Extrait de « Anne, la maison aux pignons verts » de Lucy Maud Montgomery
Elle est toujours en train de relever un défi. Elle a besoin que sa vie soit extra-ordinaire, remplie d’aventure, avec ce besoin de faire de nouvelles expériences. Elle mord dans la vie. Elle est pleine de vie, d’enthousiasme, d’énergie.
Mais si vous ne connaissez pas l’histoire, ne vous méprenez pas. Anne ne sort pas d’un conte de fée, c’est au contraire là que réside toute sa dualité. C’est une petite orpheline qui a subi des violences et qui est porteuse de la blessure de « rejet », d’où son besoin d’être aimée et acceptée telle qu’elle est, avec son innocence, sa candeur et sa très grande sensibilité.
« … Espérer quelque chose, c’est déjà ressentir la moitié du plaisir que cette chose vous procurera. Il se peut qu’elle ne se produise pas, mais il vous restera toujours le plaisir de l’avoir espérée… »
Extrait de « Anne, la maison aux pignons verts » de Lucy Maud Montgomery
Une des caractéristiques les plus significatives, chez ces personnes, est ce besoin nécessaire, voire vital, de semer de la joie partout où ils sont, dans tout ce qu’ils font et avec tous ceux et celles qu’ils croisent.
– Moi, je voudrais apporter de la beauté à la vie, dit Anne d’un ton rêveur. Je ne tiens pas à faire progresser le savoir, même si je reconnais que c’est l’ambition la plus noble. Je voudrais que grâce à moi, les gens aient une vie plus agréable… leur donner un petit moment de joie ou de bonheur qu’ils n’auraient jamais eu si je n’étais pas née.
– Je crois que c’est ce que tu réussis à faire tous les jours, dit Gilbert, admiratif.
Il avait raison. Anne était née enfant de la lumière. Une fois qu’elle avait croisé une vie en y glissant un sourire ou une parole comme un rayon de soleil, la personne voyait son existence, sur le moment en tous cas, comme belle, pleine d’espoir et d’estime
Extrait de « Anne, la maison aux pignons verts » de Lucy Maud Montgomery
L’AMOUR… SOUS TOUTES SES FORMES
Anne, c’est aussi et surtout une jeune orpheline (donc une « pauvresse ») qui est riche de son imagination et de son grand coeur, qui sait se faire aimer de tous, grâce à sa personnalité pétillante et attachante. Elle est peut être aussi féministe, mais, sans aucun doute, en avance sur son temps. Amoureuse devant l’éternel, elle est en permanence en quête d’âmes soeurs (kindred spirit) car oui, « Anne de Green Gables » c’est avant tout une histoire d’amour au sens large : l’amour que lui portent ce couple de vieux de frère et soeur qui l’a adoptée, la relation d’amitié évidente, dès sa première rencontre, avec Diana et bien sûr, son camarade de classe Gilbert, taquin, insupportable, avec qui elle sera en compétition permanente à l’école et dont elle tombera, comme tant d’autres filles (en refusant d’abord de se l’avouer, par fierté) « définitivement » amoureuse…
Ce personnage décrit très bien, dans une certaine mesure, les traits de caractère, les besoins et les envies des personnes FEU. Mais l’éventail de leur personnalité est bien plus large, bien plus vaste avec d’autres spécificités, dont certaines sont naturellement plus nuancés.
J’espère vous avoir donné envie de découvrir, plus précisément, le personnage de cette lumineuse petite orpheline et cette magnifique et touchante histoire issue du patrimoine de la littérature canadienne, ou qui sait, d’aller visiter l’Île du Prince Édouard, province maritime du Canada quand vous passerez par là… ?
Caroline
Crédit photo : Vanity Fair – Courtesy of Sullivan Entertainment